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vendredi 15 avril 2016

Spirit l'étalon des plaines ou vers la conquête de l'Ouest

Image : Spirit l'étalon des plains, 2002, Dreamworks

Spirit est un cheval sauvage né en Amérique du Nord, piqué par la curiosité il s'approche des hommes qui le capturent pour qu'on se serve de lui à l'armée. Bien sûr, il ne se laisse pas dompter. Un indien s'est également fait capturé par l'armée et ils s'aident mutuellement à s'échapper. L'indien cherche alors à se rapprocher du cheval mais n'y arrive pas et le libère. Spirit se fait à nouveau capturer par l'armée et va devoir tirer une locomotive en compagnie de centaines d'autres chevaux, mais finit par se libérer et s'enfuit. Finalement Spirit aide l'indien et retourne courir dans les plaines, libre.
Ce film d'animation met deux points importants en avant. D'une part les rapports de domination entre humains et animaux, même si les animaux ne parlent pas dans ce film, contrairement à la plupart des autres du même genre, ils ont des émotions et nous les communiquent. Ici, le film montre qu'aucun animal ne devrait être soumis à l'homme, car leur habitat est la nature et les en sortir c'est aller contre des lois naturelles. D'autre part, ce film critique largement la conquête de l'Ouest du Nord de l'Amérique au XIXe siècle : nous voyons une comparaison effarante entre comment l'étalon et l'indien sont traités par les hommes blancs, c'est-à-dire de manière similaire. De plus l'image "monstrueuse" de la locomotive met en exergue la destruction que prône cette conquête des habitats naturels mais aussi des habitants légitimes de l'Amérique du Nord. Ce film nous parle d'Histoire sans réellement le faire, dans la mesure où cela reste un fond léger, pour mettre plus en avant les liens entre l'homme blanc et l'indien, l'homme blanc et l'animal, l'indien et l'animal.

"Comment Disney explique l'inégalité sociale : les riches ont des problèmes et les pauvres sont heureux"



Dans les films Disney, sur 67 personnages considérés comme principaux : 38 font partie de la classe riche, 11 de la classe laborieuse et seulement 3 comme "pauvres". Selon une enquête de l'université de Duke qui met en avant la pauvreté et l'inégalité dans ces films pour les enfants. Si nous nous arrêtons à ce que nous voyons dans ces films ça serait qu'être pauvre n'est pas si grave, travailler nous rend heureux et que si tu es beau/ambitieux/une bonne personne tu arriveras à devenir riche. Nous voyons alors une sorte d'idéalisation des situations d'inégalité "sans importance". L'étude met des exemples en avant comme dans Blanche Neige et les sept nains où ceux-ci vont travailler heureux en chantant pour trouver des pierres précieuses mis en parallèle avec la réalité en Afrique par exemple cela peut être mal perçu. De plus la comparaison entre les problèmes des riches et pauvres comme dans Aladdin par exemple, paraît décalée, bizarre si nous essayons d'interpréter : les deux se sentent piégés par leur situation alors que d'un côté nous parlons de voler pour survivre et de l'autre la manière dont les riches doivent se gérer. Les personnages féminins sont souvent entourés de richesses comme c'est le cas pour toutes les princesses par exemple, ce qui idéalise des problèmes stéréotypés féminins. Finalement si nous cherchons à nous pencher sur l'image que renvoie l'animation à nos sociétés, cela ne correspond pas souvent à la réalité. Est-ce nécessaire que cela le soit ? En un sens pas vraiment car c'est un divertissement mais nous ne pouvons pas non plus passer à côté de ces déformations de la réalité sans nous en rendre compte.

Source : Moha Gerehou, El diario.es, 21//03/2016

Hercule le demi-dieu


Image : Hercule, 1997, Walt Disney Pictures

Hercule est le fils de Zeus, le roi des dieux grecs, mais devient à moitié mortel suite à l'intervention de son oncle, le dieu des Enfers Hadès. Il cherche en vain à prouver à son père, qu'il peut devenir quelqu'un, plus particulièrement qu'il peut réussir à être un héros. Il possède une force surhumaine mais n'arrive pas à la contrôler. Il décide donc d'aller trouver l'entraîneur des héros les plus légendaires pour qu'il l'aide : Philoctète. Le film finit bien, il tue tous les méchants, redevient un dieu à part entière mais finalement y renonce par amour. 
Au niveau du mythe, les douze travaux sont un peu passés rapidement mais rien de grave. En revanche la légende n'est quand même pas entièrement respectée, surtout au niveau des liens de parenté entre Hercule et les dieux. En effet, la mortelle Alcmène est abusée et séduite par Zeus, qui a pris l'apparence de son mari, Amphytrion, c'est-à-dire qu'Hadès n'a absolument aucun rapport avec la condition de demi-dieu d'Hercules. Nous comprenons évidemment que dans le film d'animation il fallait un méchant et qu'Hadès était tout désigné. De plus, la simplification est compréhensible dans la mesure où le public visé reste quand mêmes les enfants. Finalement, le mythe est à peu près respecté et arrive effectivement à mettre à portée des enfants cette histoire mais pour les adultes l'aspect dérangeant et un peu noir de la mythologie grec est quasiment complètement absent, ce que nous pouvons trouver dommage sur certains points.

Les dessins animés contre les stéréotypes sociaux


Photo : Les Aristochats, 1970, Walt Disney Pictures

Au cœur des sujets que nous avons relevés, celui des classes sociales semble être l’un des plus importants.
En effet, la plus part des histoires de dessins animés contiennent une histoire d’amour, et très souvent, cette histoire se déroule entre deux personnes de milieux sociaux tout à fait différents. Cependant, au delà des stéréotypes que certains dessins animés peuvent véhiculer, un grand nombre d’entre eux contiennent une morale plutôt rassurante, sachant que celle ci est transmise aux enfants. Cette morale traduit alors le fait que malgré les codes sociaux, les barrières sociales et les idées préconçues de certaines sociétés, les affinités en terme d’amitié et d’amour peuvent permettre de briser ces contraintes, afin d’unir certains individus.
Malgré l’opposition existant souvent entre les dessins animés crées au 20ème siècle et ceux existant de nos jours, il semble que cette morale soit contenue dans des dessins animés de tous temps.
Cendrillon ne détenant pas le statut de princesse, elle en devient pourtant une en se mariant avec un prince qui n’a pas hésité à briser les codes pour obtenir ce qu’il voulait.
Dans les Aristochats, O’malley le chat de gouttière crée des affinités avec la famille de chats issus de haut rang, et se retrouve intégré au sein de cette famille, par amour.
Enfin, dans un dessin animé récent tel que Raiponce, celle ci, en tant que princesse, se marie avec un homme issu de basse classe sociale.
Plusieurs schémas sont alors possibles et représentés, et montre que la société telle qu’elle est conçue n’est pas une fin en soi, et que les changements sont possibles si les acteurs de cette société se battent pour les obtenir.
Cependant, il convient de nuancer quelque peu ce propos : en effet, bien que ces individus aient pu briser les barrières sociales, ceux issus de basses classes ont du abandonner leur classe d’origine et adopter leur classe d’accueil afin d’être acceptés, et s’intégrer, ce qui reste critiquable.

Des enjeux individuels


Image : Peter Pan, 1953, Walt Disney Pictures

On trouve au cœur de nombreux dessins animés, divers enjeux, de société par exemple, à une échelle plus ou moins importante. Certains d’entre eux peuvent même relever de l’analyse d’enjeux personnels, à l’échelle de l’individu.
Le passage de l’enfance à l’adolescence ou à l’âge adulte, par exemple, est un des enjeux plus précis que l’on peut retrouver dans plusieurs dessins animés, analysés plus finement que l’on ne peut croire.
Comment ne pas citer le célèbre Peter Pan, souhaitant rester enfant pour toujours ? Ce dessin animé illustre en effet parfaitement la volonté des enfants à vouloir rester jeune éternellement, dans un univers d’innocence, sans soucis, en montrant la force de l’imagination des enfants, ainsi que le décalage existant entre les enfants et les adultes. Cela peut d’une part faire rêver et attendrir quant à la candeur dont peuvent faire preuve les enfants, en nous faisant penser à nouveaux à cette période si douce, mais cela peut également nous emmener tristement à constater le décalage entre l’enfance et l’âge adulte, avec une réelle disparition de l’imagination qui permettait à chacun de vivre dans le monde rêvé.
Il s’agit la d’une réelle, et belle, illustration de la vie, et des passages émotionnels dans lesquels de nombreux individus se trouvent en grandissant, puis en vieillissant.
Le dessin animé Vice-Versa, alors plus récent, traduit également la difficulté pour les enfants de grandir, et de faire face aux premiers grands changements de leur existence. Il montre, en illustrant chaque émotion éprouvée par un personnage, ce que peut ressentir une toute jeune fille face à ces évolutions, tout en montrant un réel aspect psychologique de l’être humain en illustrant la mémoire, l’inconscient, et ce que cela représente, dans un langage facile à interpréter pour des enfants. Vice-Versa montre alors, à travers tout ce fonctionnement cérébral, la difficulté que peut surmonter un enfant face aux premiers changements et obstacles qu’il rencontre au cours de sa vie.
Aussi, la perception de cet enjeux ne peut être saisie seulement par un individu ayant déjà vécu cette étape du passage de l’enfance à l’âge adulte.
Les dessins animés peuvent alors aborder des enjeux concernant l’individu dans son aspect profond, et intime, afin de toucher chacun, et que chacun se retrouve en ces personnages.

Secrets d'Histoire


Image : Anastasia, 1997, Fox Animation Studios et Duchesse Anastasia

Certains dessins animés retranscrivent des parties importantes de l’histoire, en étant premièrement destinés aux enfants. Cependant, si on les analyse plus précisément, on y trouvera de nombreuses références historiques, véritablement précises et seulement perceptibles par ceux étant informés sur cette dite partie de l’histoire.
Anastasia est alors un exemple incontournable à ce propos.
En effet, si le dessin animé semble simplement se servir de la famille Romanov pour illustrer une histoire d’amour, il y a néanmoins de réelles références à la dernière famille impériale de Russie ainsi qu’à l’histoire politique de la Russie et de son peuple.
En effet, le dessin animé commence par illustrer les révolutions russes de février et octobre 1917 ayant mis fin à l’Empire pendant la Première Guerre Mondiale, tout en restant flou sur la mort des membres de la famille impériale et notamment du dernier Tsar de Russie, Nicolas II.
Aussi, est évoquée la relation entre la famille et le célèbre Raspoutine, qui est, dans le dessin animé, caricaturé, et doté d’un caractère magique, afin d’adapter cela à l’univers de l’animation, ainsi qu’aux goûts des enfants, premier public concerné. On peut en effet y voir l’animosité entre Nicolas II et Raspoutine ayant, il semblerait, réellement existé.
Aussi, on peut voir, lors d’un rêve fait par Anastasia, de joyeux jeunes enfants, et adolescentes jouer, qui se comptent au nombre de quatre, et qui représentent en réalité les frères et sœurs d’Anastasia : Alexis, Olga, Tatiana et Maria, morts eux aussi lors de l’assassinat de la famille.
Enfin, le dessin animé est basé sur le mythe selon lequel, lors de la découverte des ossements de la famille impériale, l’un des corps manquait, et serait peut être celui d’Anastasia. Cela a engendré, dans la réalité comme dans le dessin animé, une histoire ayant attiré les foules, et ayant remué la Russie durant quelques temps, à la recherche de la dernière duchesse Romanov. Le dessin animé, fondé alors sur un mythe, retranscrit des traits historiques majeurs de l’histoire de la Russie au XXème siècle : la disparition de la famille impériale, la crise de 1917 ainsi que la Première Guerre Mondiale et la précarité du peuple russe.
Tout ca semble alors seulement perceptible si l’on est informé, car pour le jeune public auquel ce dessin animé est destiné, l’histoire est alors camouflée derrière l’apparition d’une princesse ainsi que d’une belle histoire d’amour.

Des périodes sombres au centre de l'animation


Image : Le tombeau des lucioles, 1988, Studio Ghibli

Certains dessins animés, pour enfants mais également pour personnes plus âgées, peuvent aussi être vecteurs de connaissances. En effet, comment trouver un meilleur moyen de raconter des faits réels, historiques, et de retracer de lourds conflits, parfois complexes à saisir pour de jeunes enfants, que de le faire à travers des dessins animés, à travers une visions adoucie ?
La candeur des personnages utilisés afin de retranscrire l’histoire permet alors de donner de nombreuses informations implicites, ce qui transforme certains dessins animés en vecteurs de connaissances, et pas de stéréotypes comme d’autres peuvent le faire.
Persepolis en est le parfait exemple. En effet, cette bande dessinée adaptée en dessin animé traduit les conflits et les bouleversements ayant suivi l’instauration de la République Islamique en Iran. Ce passage historique est alors imagé à travers les yeux d’une jeune enfant, qui deviendra ensuite une adolescente, puis une adulte. Cela permet alors de toucher un large public, de tout âge, pour transmettre un moment crucial de l’histoire d’Iran.
Aussi, le film d’animation Le Tombeau des Lucioles retrace un moment sombre de l’histoire du Japon, en relatant à travers un récit imaginé, la période suivant les nombreux bombardements de 1945 au Japon. Ce dessin animé montre, à travers l’histoire de deux enfants, ce qu’on pu vivre les familles déchirées par les bombardements de la Seconde Guerre Mondiale.
 Ainsi, la culture a aussi sa place dans les dessins animés, ce qui se trouve être rassurant quant au public auquel ils sont destinés.